Des consommateurs défiants
La consommation à domicile de Produits de Grande Consommation + Frais Libre Service (PGC FLS) n’augmente que de 1,3% en valeur et affiche toujours des volumes négatifs (-0,7% sur un univers tous circuits). La défiance envers la consommation s’étend, alimentée par les scandales alimentaires, écologiques ou sanitaires à répétition.
Petites marques, Bio, Produits frais traditionnels et Do It Yourself
Cette situation favorise le développement du « faire soi-même » : 17% des foyers déclarent avoir déjà fabriqué leurs propres produits de beauté ou d’entretien. Ce contexte profite également aux petites marques issues de PME, qui contribuent pour 50% à la croissance du marché PGC FLS et qui se développent fortement chez Carrefour Market, Intermarché, Franprix, E.Leclerc et U. Cette défiance profite aussi au bio et aux produits frais traditionnels. Un secteur qui est le socle de la fidélité des clients envers une enseigne et sur lequel SM Match, Lidl, Auchan SM et Intermarché sont nettement sur-performantes.
Fragmentation des courses et concurrence du Net
La fragmentation des courses, et donc de la croissance, est un phénomène qui touche plusieurs pays. En 2018, la croissance mondiale des hypermarchés et des supermarchés n’a pas dépassé 0,8% (idem en France) quand le commerce en ligne progressait de 15% sur les PGC FLS (+7% en France). En France, les clients dispersent leurs achats entre plus d’enseignes (de 7 en 2008 à presque 8 en moyenne en 2018) ce qui, dans un marché quasi stable, accentue les tensions concurrentielles. En parallèle, les achats sur Internet continuent de se développer pour atteindre 645 Millions de commandes on line de biens physiques en une année (+18.1%). Amazon concentre 26% de ce flux de commandes (électroménager, culture, informatique, PGC+FLS…). La consommation hors domicile (type snacking) progresse également et les enseignes spécialisées sur ce créneau sont de sérieuses concurrentes pour les GSA. Tout comme les solderies ou encore les spécialistes des produits frais traditionnels qui profitent des attentes nouvelles des consommateurs.
Performances 2018 : Intermarché, Système U, Lidl, Géant et Aldi.
Dans ce contexte, les enseignes doivent trouver des pistes pour redéfinir leur mission et trouver le moyen de séduire et de fidéliser. Chacune s’appuie sur ses points forts pour préempter des territoires et nourrir des discours. Intermarché affirme sa position de « producteur-commerçant » et gagne 0,4 point de part de marché (PDM) sur le 1er semestre 2018, dont la moitié via la promotion. L’enseigne Système U (+ 0,1 pt de PDM) mise sur « l’alimentation saine » et est devenue la 2e enseigne préférée des Français. Lidl (+ 0,1 pt de PDM) a beaucoup de clients mais doit résoudre l’équation de la fidélisation. Enfin Géant et Aldi gagnent +0.1 point alors que E.Leclerc voit sa croissance nettement ralentir en 2018. Carrefour doit pour sa part gérer une situation compliquée sur le front des hypers, un plan de relance est en cours et les circuits proximité et Web sont de bons relais.
Grande Surface Alimentaire : des pistes pour réinventer un modèle
Toutes ces contraintes constituent aussi de formidables opportunités pour les enseignes traditionnelles. Les GSA, qui bénéficient de positions fortes sur des marchés alimentaires que les géants du Web ont encore du mal à investir, peuvent profiter de la transformation de la relation avec le consommateur pour adopter un modèle plus conversationnel, basé sur le service et les produits en croissance.
Pour plus de renseignements, merci de contacter votre consultant habituel ou Frédéric Valette, Retail Insights Director.
Pour toute citation de données source : Kantar