Mais c’est surtout la dynamique des circuits spécialisés, en forte croissance de +5,5 % depuis le début de l’année, qui redonne de l’élan au secteur. Les fruits et légumes s’imposent comme les véritables moteurs de cette reprise, tandis que les enseignes généralistes, bien qu’encore légèrement négatives (-0,7 %), parviennent à freiner leur chute.
Cette photographie inédite révèle un marché du Bio en phase de consolidation, porté par de nouveaux équilibres entre circuits et catégories.
Consolidation de la part de marché du Bio grâce à la croissance des circuits spécialisés.
Les 3 chiffres clés :
• 4,1 % : sa part de marché valeur désormais stabilisée à 4,1 % au CAM P7 2025*, sur un périmètre marché PGC-FLS + Produits Frais Traditionnels.
• 1/3 : un tiers des dépenses des ménages en Bio sont consacrées aux Produits Frais Traditionnels, et deux tiers aux PGC-FLS, mais la reprise se fait surtout grâce aux Fruits&Légumes.
• +5,5 % : la croissance du Bio en circuits spécialisés depuis le début de l’année (CAD P7 2025**), qui sont la locomotive de cette reprise, alors que les généralistes ont réussi à freiner leur chute, mais restent légèrement négatifs à -0,7%.
Les raisons de la reprise en 6 points :
1. Restructuration et réorganisation des enseignes spécialisées bio : assainissement du parc des magasins, travail sur l’offre et sur les prix qui redonnent de l’élan aux enseignes de spécialistes les plus compétitives.
2. Fin de la politique drastique de rationalisation dans les grandes surfaces alimentaires.
3. Retour de la valorisation des achats des consommateurs dû à une moindre inflation en général, et qui profite au Bio notamment. Le prix reste certes important dans les critères de choix, mais la recherche de qualité revient en force, et l’alimentation retrouve des couleurs dans les arbitrages des Français.
4. Attractivité Prix du Bio en hausse dans la mesure où les produits bio ont été moins inflatés que les produits conventionnels ces derniers mois au moment des pics inflationnistes.
5. Les campagnes bio réflexes pilotées par l’Agence bio commencent à porter leurs fruits, et le bruit médiatique autour du backlash profitent au manger sain.
6. Forte préoccupation santé et inquiétudes des consommateurs autour du glyphosate et des pesticides en général, accélérée par le buzz médiatique autour de la loi Duplomb.
« Les «attaques» subies par l’écosystème de la bio ont peut-être renforcé l’engagement des consommateurs historiques, à la fois par militantisme écologique et par une volonté de protéger leur propre santé et celle de leur famille. » déclare Gaëlle le Floch, Directrice Insight Worldpanel by Numerator.
Quelle perspective sur le long terme ?
Le contexte économique va encore se durcir au cours des prochaines semaines, et le pouvoir d’achat des ménages risque de se retrouver amputé par de nouvelles taxes qui pourraient freiner le processus de valorisation de leurs achats alimentaires à nouveau, et donc freiner l’attrait pour le Bio.
Mais le Bio a des atouts pour maintenir cette embellie :
• Miser sur le local qui bénéficie d’une meilleure image et acceptation à payer plus cher.
• Poursuivre les efforts de communication et de pédagogie, pour regagner la confiance des consommateurs mise à mal au cours des dernières années.
• Mettre en avant les bénéfices santé pour le consommateur, avant les bénéfices pour la planète.
• Conserver des écarts de prix avec le conventionnel en grandes surfaces alimentaires raisonnables.
Méthodologie : panels des achats de produits PGC-FLS et Produits Frais Traditionnels, en Tous circuits – Circuits Généralistes (HM/SM, EDMP, Proxi, Online) et Circuits spécialistes (magasins primeurs, commerces de bouche, enseignes Bio, marchés…)
*CAM P7 2025 : cumul annuel mobile arrêté à P7 2025
**CAD : cumul courant janvier-juillet 2025