À quelques jours des Jeux Olympiques de Paris 2024, une étude menée fin juin par Kantar et CB News révèle des résultats surprenants quant à l'intérêt des Français pour cet événement mondial tant attendu. Réalisée auprès d’un échantillon de 1010 personnes sur le panel Métaskope de Kantar, cette étude met en lumière une indifférence notable et des perspectives économiques revues à la baisse.
Intérêt des Français pour les JO : une passion en demi-teinte
L'étude indique que 35% des Français, interrogés fin juin (juste avant les élections législatives) se désintéressaient complètement des JO de Paris 2024. Seuls 49% des sondés ont l’intention de suivre les épreuves en direct, et à peine 15% envisagent de vivre les JO comme un événement convivial en se rendant à des épreuves ou en participant à des activités dans des fan-zones ou des cafés. Les chiffres sont encore plus frappants lorsqu’on observe que seulement 6% des personnes interrogées envisagent d’assister physiquement à une épreuve.
Même parmi les catégories socio-professionnelles supérieures (CSP+), les résidents des communes hôtes et de l’agglomération parisienne, cette proportion ne dépasse pas respectivement 9%, 11% et 15%. Les femmes et les foyers moins aisés (CSP-) se montrent particulièrement peu intéressés, avec 41% de ces groupes déclarant ne pas être concernés par l'événement.
Des dépenses limitées pour les spectateurs et un eldorado locatif absent
Pour les rares Français qui projettent d'assister à des épreuves, la tendance est à la réduction des dépenses. En effet, seuls 16% d'entre eux ont loué ou prévu de louer un hébergement, tandis que la majorité (84%) n’engagera pas de frais de logement. Cette majorité est constituée de personnes résidant sur place (56%) ou ayant prévu des solutions alternatives comme loger chez des amis, utiliser un camping-car ou faire l’aller-retour sur la journée (24%).
Les habitants des communes accueillant les JO ne semblent pas non plus avoir profité de la situation pour rentabiliser leurs logements. Seuls 12% ont mis leur logement ou une chambre en location pour la période, et parmi eux, seulement 8% ont trouvé des locataires. Une grande partie de ceux qui ont proposé leur logement à la location avaient déjà l’habitude de le faire, ce qui montre que l'opportunité des JO n'a pas incité davantage de propriétaires à se lancer dans cette démarche.
Parmi les raisons invoquées pour ne pas mettre en location leur logement, 43% des répondants mentionnent le rejet d'avoir des personnes inconnues chez eux, une proportion qui monte à 52% parmi les Parisiens et les CSP+. D'autres raisons incluent l'envie de profiter des JO eux-mêmes ou de les faire profiter à leurs proches (35%), la complexité perçue de l'opération (31%), et l'incertitude sur les démarches à suivre (15%).
« Il est décevant de constater que 35% des Français ne s'intéressent pas aux JO de Paris 2024. Malgré les attentes élevées, l'engouement attendu n'est pas au rendez-vous, et l'eldorado immobilier promis semble loin de se concrétiser. Cela met en lumière un défi majeur : comment ré-engager le public et maximiser les retombées positives de cet événement mondial. Dans ce contexte, Kantar Insights reste mobilisé pour aider les marques et les sponsors à évaluer leur impact et à capitaliser sur leur investissement en renforçant leur stratégie et leur engagement auprès du public » conclut Frédéric Marvillet, directeur adjoint de l’expertise Brand Guidance Media & Creative chez Kantar Insights.
Méthodologie : L'étude a été réalisée du 24 au 28 juin, auprès de 1010 individus de 18 ans et plus, représentatifs de la population française grâce à la méthode des quotas, en termes de sexe, d’âge, de région et de CSP du foyer. Ces individus participent au panel propriétaire de Kantar Insights France, le Métaskope.