Aptitudes hommes-femmes à exercer le pouvoir : France et Canada, leaders mondiaux !

Women Political Leaders (WPL), le réseau mondial de femmes en politique, et Kantar, un des plus importants réseaux de veille, d'études et de conseil au monde, publient la 2e édition de l'index de Reykjavik, à l'occasion du Forum mondial des femmes dirigeantes qui se tient à Reykjavik, en Islande, du 18 au 20 novembre.
20 novembre 2019
Aptitudes hommes-femmes à exercer le pouvoir : France et Canada, leaders mondiaux !
Emmanuel Rivière
Emmanuel
Rivière

Directeur des études internationales et du Conseil politique, Kantar Public

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Women Political Leaders (WPL), le réseau mondial de femmes en politique, et Kantar, un des plus importants réseaux de veille, d'études et de conseil au monde, publient la deuxième édition de l'index de Reykjavik, à l'occasion du Forum mondial des femmes dirigeantes qui se tient à Reykjavik, en Islande, du 18 au 20 novembre. Cet Index mesure comment la société perçoit les femmes au pouvoir par rapport aux hommes au pouvoir.

Les résultats de la deuxième édition de l'index de Reykjavik placent la France et le Canada en tête des pays qui reconnaissent la même aptitude aux hommes et aux-femmes à exercer des postes de pouvoir. Ils montrent également un recul des attitudes aux États-Unis et au Royaume-Uni, tandis qu'au Japon, en Allemagne et en Italie, on constate des améliorations dans la perception de l'égalité femmes-hommes en matière de leadership. L'index 2019 a été étendu cette année à 4 pays supplémentaires : le Brésil, la Chine, l'Inde et la Russie.

L'index de Reykjavik, qui a été reconnu #BestOfDavos en 2019, mesure le ressenti des citoyens quant à l'aptitude des femmes à exercer des postes de direction comparativement aux hommes. L'Index évalue les perceptions des personnes aptes à diriger dans 22 secteurs d'activités, privés et publics, et étudie les attitudes de plus de 22 000 personnes en âge de travailler. L'index va de 0 à 100. Un score de 100 signifie que dans la société les hommes et les femmes sont perçus comme étant tout autant à même d'accéder à des postes de leadership dans tous les secteurs. Toute note inférieure à 100 indique un certain degré de préjugé.

Index de Reykjavik 2019

Index Score Evolution / 2018(1)
Canada 77 +1
France 77 -0,5
États-Unis 75 -1
G7 73 +1
Royaume-Uni 73 -4
Japon 70 +3
Allemagne 69 +3
Italie 68 +5
Inde* 67
Brésil* 66
Moyenne globale 61
Russie* 53
Chine* 48

* pays non testé lors de la précédente édition en 2018

Focus France

  • En France, les femmes se montrent plus enclines que les hommes (81% vs 73%) à estimer qu'elles sont à même d'exercer des postes de pouvoir au même titre que les hommes.
  • C'est dans le secteur Banque & Finance et le secteur Médias & divertissement que la France obtient ses niveaux d'Index les plus élevés (83). A égalité avec ceux de l'architecture et de la recherche en économie et sciences politiques.
  • Dans le même temps, seulement 44% de l'opinion se sent à l'aise avec l'idée qu'une femme dirige le gouvernement en France et 45% qu'elle prenne la tête d'une grande entreprise. Un sentiment également partagé par hommes et femmes dans les deux cas (42%-45% dans le premier cas, 44%-47% dans le second)

Autres enseignements

  • Dans tous les pays étudiés, les femmes se montrent plus enclines que les hommes à percevoir hommes et femmes comme étant également aptes à exercer des fonctions de leadership. Les écarts vont de 3 points en Russie à 11 au Royaume-Uni.
  • Le Royaume-Uni chute cette année, en raison de l'aggravation de la perception des hommes, les opinions des femmes étant restées stables par rapport à 2018.
  • Aux États-Unis, plusieurs secteurs d'activité connaissent un recul de leurs scores, notamment le secteur Gouvernement et politique (- 5), la justice (-5), la diplomatie (-5), la recherche en économie et sciences politiques (-5).
  • L'Italie voit son Index augmenter de 5 points et l'Allemagne de 3 points.
  • Les nouveaux entrants, le Brésil (66) et l'Inde (67), affichent des scores similaires à ceux de l'Allemagne (69) et de l'Italie (68).
  • De leur côté, la Russie et la Chine présentent de fortes variations selon les secteurs, ce qui permet d'identifier là où les préjugés sont les plus ancrés.

Silvana Koch-Mehrin, présidente et fondatrice de Women Political Leaders, déclare : « Le lancement de l'Index en 2018 a permis de générer des conversations, non seulement à propos des secteurs dans lesquels les femmes ne sont pas équitablement considérées, mais aussi sur les raisons. Grâce aux informations fournies par l'Index et aux objectifs de vocation globale en la matière, tant les politiques publiques que le secteur privé peuvent poursuivre leurs efforts en matière d'égalité hommes-femmes concernant l'exercice du pouvoir. »

Laure Salvaing, Division Public de Kantar en France, commente : « Les résultats de cette deuxième vague montrent que la France reste en haut du classement des pays les plus à l'aise avec l'idée de femmes de pouvoir. Pourtant, ce qui reste frappant aujourd'hui c'est la faible différence entre hommes et femmes sur de nombreux préjugés, qu'il s'agisse des capacités à diriger un pays ou une entreprise ! La société dans son ensemble, mais les femmes aussi en particulier doivent réfléchir à ce fameux plafond de verre qui les freine dans leurs évolutions : comment les aider précisément à combattre le sentiment d'imposture par exemple ? Comment faire en sorte qu'une femme se sente tout aussi légitime et compétente qu'un homme à diriger ? C'est aussi en faisant émerger les a priori et préjugés et en les suivant dans l'opinion qu'on accompagne les sociétés dans des changements de comportement durables. »

Michelle Harrison, CEO Monde de la Division Public de Kantar, poursuit : « Des données factuelles et mesurables constituent un outil crucial pour mesurer nos normes sociales. Sans cela, nous ne pouvons demander de comptes, ni à nous-mêmes, ni à nos dirigeants, ni à nos actions. L'inclusion dans l'étude du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine permet d'amplifier la conversation. L'Index 2019 révèle que dans tous les pays étudiés, les préjugés à l'égard des femmes sont importants et qu'il reste beaucoup de chemin à parcourir avant que l'égalité ne devienne la norme sociale. L'Index de Reykjavik permettra de mesurer les progrès qu'il nous reste atteindre. »

Les premiers résultats de l'Index 2019 ont été présentés lors du Forum mondial des femmes dirigeantes qui s'est tenu à Reykjavik, en Islande, du 18 au 20 novembre 2019.

Le rapport complet peut être téléchargé ici

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