Dans le cadre de la campagne des municipales 2020, c’est une écrasante première place (65,8 %) qui est accordée à Violette Spillebout dans la twittosphère lilloise. Les questions d’écologie (18,4 %) et de transport (13 %) apparaissent comme des priorités, bien devant la culture (7,3 %). Cette étude laisse également apparaître l’influence des réseaux militants écologistes dans les débats sur Twitter.
Le classement des candidats sur la twittosphère
Les mentions dans l’environnement Twitter de Lille donnent une écrasante première place à Violette Spillebout (LREM). Le nom de cette dernière est associé, d’une part, aux thématiques écologie & environnement et transport & mobilité ainsi que, ainsi que d’autre part, à celle d’impôts, dettes, finances, en raison d’une polémique fortement relayée par la twittosphère lilloise au sujet des dépenses engagées par la candidate pour sa campagne.
Très loin derrière, avec seulement 15 % de mentions, le nom de Martine Aubry (PS) est associé par la twittosphère lilloise au thème transport & mobilité, suivi d’écologie & environnement ainsi que culture, loisirs & sport.
Les thèmes écologie & environnement et transport & mobilité sont communs aux trois candidats avec toutefois une très forte accentuation du premier dans le discours associé à Stéphane Baly (EELV) qui arrive en troisième position (8,8 %). Ce dernier est également rattaché à l’item question sociale & inégalités, relayé par l’usage de mots comme solidarité, sans-abris ou justice sociale.
Malgré sa première place dans les mentions sur Twitter, la candidate LREM ne semble pas profiter de la même dynamique dans les sondages. Elle est créditée de 14 % des intentions de vote au premier tour dans la dernière enquête parue en février, derrière Stéphane Baly à 21 % et Martine Aubry, grande favorite avec 35 % des intentions de vote. Au second tour, la candidate socialiste l’emporterait assez largement selon cette même enquête en cas d’alliance avec EELV (avec 55 % des voix en quadrangulaire), mais serait également réélue (avec 37 % des voix) en cas de quinquangulaire face à une alliance entre La France Insoumise et Europe Ecologie Les Verts.
Dans le cadre des Municipales 2020, ce constat illustre une nouvelle fois que Twitter joue le rôle d’une arène politique où les sujets débattus – parfois de manière violente – sont peu corrélés aux intentions de vote révélées par les sondages.
De quoi parle-t-on sur Twitter à Lille ?
Avec 18,4 % des mentions, le thème écologie & environnement apparaît comme une priorité pour les habitants de Lille qui s’expriment sur Twitter. En effet, de nombreux tweets et retweets appellent à ce que Lille devienne une ville bas carbone pour lutter contre la pollution de l’air et le réchauffement climatique. Cette première place s’appuie sur des réseaux militants actifs et structurés sur Twitter.
La thématique transport & mobilité arrive en deuxième position (13 %), avec un accent porté sur le développement des mobilités douces, stimulé par le baromètre « Parlons-vélo 2019 » qui désignait la ville de Lille comme « plutôt défavorable » aux vélos.
Enfin, culture loisirs & sport occupent une honorable troisième place avec 7,3 % des mentions. Ce bon classement est notamment à mettre en perspective avec la référence, dans de nombreux tweets, à un projet de création d’une Cité des Arts et du Design.
Ce trio de tête est suivi des thématiques impôts, dettes, finances, en lien avec une polémique autour des dépenses engagées par la candidate LREM pour sa campagne, ainsi que sécurité, révélant des considérations sur l’insécurité et des tweets pro ou anti vidéosurveillance.
A noter qu’il y a un an, une étude réalisée par Ipsos-Sopra Steria sur le climat politique à Lille donnait une hiérarchie des priorités un peu différente, avec la sécurité citée en première position (40 % de citations), suivie par l’environnement et la lutte contre la pollution (38 %), la propreté (34 %) et la circulation et le stationnement (31 %).
Analyse des discours exprimés sur Twitter pendant la campagne des municipales 2020, à Paris et dans les dix plus grandes villes de France.