Vaccination anti-COVID 19 : l’hésitation domine

Les populations hésitent davantage qu’en juin à se faire vacciner contre la COVID-19.
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Vaccination
Emmanuel Rivière
Emmanuel
Rivière

Directeur des études internationales et du Conseil politique, Kantar Public

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Une étude Kantar révèle que, dans les grandes économies, seule une minorité de personnes est fermement décidée à se faire vacciner contre le coronavirus dès qu’un vaccin sera disponible. Cette étude a été menée après que Pfizer a annoncé un vaccin efficace à 90% contre le coronavirus selon des essais cliniques de stade 3. Elle montre que la population est de plus en plus hésitante face à ces vaccins. Aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et en Italie, la population s’interroge sur les conditions de leur mise au point. Cela représente un défi majeur pour les gouvernements qui cherchent à contrôler la pandémie de COVID-19 et à remettre leur économie sur les rails en 2021.

Cette étude a été menée aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France en Allemagne et en Italie auprès de 1000 personnes représentatives au niveau national. Elle a montré que, si une majorité de personnes dans tous les pays sont susceptibles de se faire vacciner, seule une minorité est « certaine » de le faire (de 21 % en France à 43 % au Royaume-Uni). En outre, davantage de personnes hésitent à se faire vacciner depuis juin 2020, la dernière fois que Kantar avait posé cette même question.

Tableau comparatif

Seulement 43 % des Britanniques ont déclaré qu’ils se feraient « certainement » vacciner contre le coronavirus, tandis que 34 % sont « tout à fait d’accord » pour dire que, de façon générale, les vaccins sont sûrs. En comparaison, seulement 21 % des citoyens Français disent qu’ils se feraient « certainement » vacciner, ce qui est en ligne avec les 14 % de Français qui « sont tout à fait d’accord » pour dire que les vaccins sont sans danger.

Dans les cinq pays étudiés, la proportion de de personnes « certaines » de se faire vacciner a diminué. La chute la plus forte est aux États-Unis où 30% déclarent en novembre qu’ils se feraient « certainement » vacciner contre la COVID-19, alors qu’ils étaient 47% en juin. L’hésitation croissante à l’égard du vaccin semble être liée aux conditions dans lesquelles il a été développé et testé. Dans 4 des 5 pays, une majorité se dit préoccupée par l’innocuité des vaccins en raison de la rapidité de leur développement et de leur production. Cette proportion s’élève à 69% en France. Les Allemands expriment moins d’inquiétude (41%) que les citoyens d’autres pays, mais 28% hésitent tout de même.

La confiance dans le gouvernement semble également jouer un rôle dans l’acceptation ou non du vaccin. Les Allemands sont ceux qui font le plus confiance à leur gouvernement, mais, même en Allemagne, seule une personne sur trois déclare avoir « beaucoup » confiance dans son gouvernement pour « prendre les bonnes décisions concernant la mise à disposition d’un vaccin ». La France présente, encore une fois, le plus bas niveau de confiance.

Commentant les résultats, Emmanuel Rivière, président du Centre Kantar sur le Futur de l’Europe, a déclaré : « Ces résultats sont assez alarmants pour les gouvernements du monde entier. Lorsque moins de la moitié de la population d’un pays dit qu’elle va « certainement » se faire vacciner, cela veut dire que les gouvernements auront beaucoup à faire pour renforcer la confiance dans tout vaccin validé, et qu’ils devront mobiliser leur population pour qu’elle se fasse vacciner. Seuls les plus motivés s’informeront de manière proactive sur la vaccination. Il faudra persuader les autres ou bien diminuer les barrières à la vaccination afin que ceux qui ne sont pas totalement convaincus (les « probablement ») se fassent finalement vacciner. 

Afin de mettre en œuvre les programmes de vaccination qui protégeront leurs citoyens de la COVID-19, tous les gouvernements des pays inclus dans notre étude s’appuieront sur les meilleures techniques de communication et sur leur savoir en matière de comportement, ajoute Michelle Harrison, Global CEO de Kantar Public. Mais cela devra être adapté au niveau de confiance des citoyens dans les politiques et dans le secteur pharmaceutique, qui diffère selon les pays. Il reste un long chemin à parcourir. »

1000 adultes ont été interrogés dans chaque pays (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, États-Unis) entre le 10 et le 14 novembre. Cette étude s’est appuyée sur le service Accelerated Answers qui fait parti du réseau Kantar Profiles. Ces interviews ont été effectuées en ligne, sous la forme d’un questionnaire auto-administré. Des enseignements complémentaires sont disponibles dans la présentation relative à cette étude.

Étude Kantar, autoadministrée en ligne via notre access panel du 10 au 12 novembre 2020. 5000 participants, 1000 personnes âgées de 16 et + dans chacun des 7 pays étudiés. Terrain mené pendant 2 jours dans chaque pays, suite à l'annonce faite par Pfizer le 9 novembre sur un vaccin Covid-19.

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