Élections Régionales 2021 Bourgogne Franche-Comté, notre analyse

Notre analyse de la situation dans la région Bourgogne Franche-Comté dans la perspective des élections régionales.
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Élections Régionales 2021
Laure Salvaing
Laure
Salvaing

Directrice Générale, Kantar Public France

Eddy Vautrin-Dumaine
Eddy
Vautrin-Dumaine

Directeur d'études, Kantar Public France

Alexandra Andriamasinoro
Alexandra
Andriamasinoro

Chargée d’études sénior, Kantar Public

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Mise à jour : 11 juin 2021

Contexte et enjeux

Marie-Guite Dufay, 72 ans, tête de liste du Parti socialiste se représente pour un nouveau mandat dans une région qui avait créé la surprise en 2015 en plaçant le Front national en 1ère position et en bonne position pour l'emporter. 

A l'issue du premier tour, le Front national, alors représenté par Sophie Montel, avait en effet recueilli 31,48% des voix devant le candidat de l'union de la droite et du centre droit, François Sauvadet (24%) et Marie-Guite Dufay, Présidente PS sortante de la Franche-Comté, qui menait alors une liste de rassemblement de la gauche (22,99%). 

Au second tour la candidate socialiste, soutenue par une large union de la gauche, l'avait emporté de justesse à l'issue d'une triangulaire obtenant 34,7 % des voix face à François Sauvadet (32,9%) et Sophie Montel (32,4 %). Un score serré qui lui a permis de prendre les clés de l'Hôtel de région mais pas d'obtenir une solide majorité avec seulement 51 élus sur 100. 

Depuis, l'ancrage du Rassemblement national s'est confirmé dans la nouvelle région : au premier tour de l'élection présidentielle de 2017, ses habitants ont placé Marine Le Pen en tête avec 25,09% des voix. Dans le détail, sept des huit départements formant la région ont placé Marine Le Pen en tête avec un score particulièrement élevé en Haute-Saône (31,36% contre 21,30% sur la France entière). Seule la Côte-d'Or, Chef-Lieu de l'actuelle région et de l'ancienne région Bourgogne avec Dijon offrait la première place à Emmanuel Macron dès le premier tour.

Pour ce scrutin qui s'annonce, c'est Julien Odoul, ancien membre du Parti socialiste, de l'UDI et aujourd'hui conseiller municipal de Sens (Yonne) et chef du groupe Rassemblement National au Conseil régional depuis le départ de Sophie Montel en 2017 qui mènera la liste. Candidat médiatique, il doit toutefois faire face à une polémique depuis la publication d'un enregistrement par le journal Libération où on l'entend plaisanter sur le suicide des agriculteurs.  Des propos qui sèment le doute au sein de sa propre majorité. En réaction, Franck Gaillard, conseiller régional RN et maire du village de Chaume-et-Courchamp a par exemple annoncé sa démission du groupe RN. 

Du côté des Républicains, c'est Gilles Platret, Maire de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) qui mènera la liste. Il a décidé de s'allier avec les souverainistes de Debout La France espérant ainsi récupérer une partie de l'électorat de droite parti au Rassemblement national. La liste Debout la France avait obtenu 5% des voix en 2015. 

La majorité présidentielle a également désigné son candidat, en la personne de Denis Thuriot, Maire de Nevers (Nièvre). Ce dernier défend une liste de centre « large », incluant entre autres le Modem et Agir.

Enfin, c'est désunie que la gauche aborde ce scrutin qui ressemble à s'y méprendre à une « primaire de la gauche » qui permettra de trancher autour de quelle force politique le rassemblement pour le second tour pourra se faire. Un pari risqué !  Il y aura en effet une liste menée par Bastien Faudot (Gauche Républicaine et socialiste – fusion du MRC de Chevènement et de l'aile gauche du PS). Actuel Conseiller départemental et municipal de Belfort, il représente six partis de gauche… dont la France Insoumise. 

Une autre liste, écologiste celle-ci, est également présente et incarnée par Stéphanie Modde. La candidate avait déjà mené la liste écologistes aux dernières municipales à Dijon et était arrivée en 3ème position avec 21,63% des voix. Son parti pointe des blocages d'appareils dans l'impossibilité d'une union avec le PS. Du côté du PS, justement, c'est la présidente sortante Marie-Guite Dufay qui mènera la liste sans les écologistes, donc, qu'elle juge « radicaux ».

Ce que disent les sondages

Selon le dernier sondage de nos confrères de l'Ipsos publié le mercredi 9 juin, le scrutin sera convoité et les scores serrés.

Le premier tour verrait la liste RN conduite par Julien Odoul l'emporter avec 28% des voix. Un niveau certes élevé mais en deçà du score réalisé en 2015 par Sophie Montel (31,48%). 

A égalité et en deuxième position, les listes LR et PS sont toutes deux créditées de 21% des voix. Un rapport de force assez similaire à celui de 2015.

La liste LREM conduite par Denis Thuriot arriverait en troisième position avec 16% des voix, ce qui lui laisse de bonnes chances d'accéder au second tour, d'être présente dans l'hémicycle du Conseil régional et de peser dans le second tour.

La liste EELV – et ses autres alliés écologistes – récolterait 8% des voix au premier tour. Si cela ne lui permettrait pas de se qualifier pour le second tour, cela permettrait en revanche au PS d'espérer un report de voix conséquent au second tour. 

On se dirigerait donc vers une quadrangulaire dont l'issue est très incertaine : la présidente sortante pourrait arriver en tête (mais de justesse et sans assurance d'avoir une majorité au Conseil de région) avec 32% des voix devant le RN (29%), LR et ses alliés (21%) et LRM (18%). 

Pourquoi la suivre 

  • Parce que la Gauche part une nouvelle fois divisée : des résultats du 1er tour dépendront la configuration du rassemblement de la gauche au second tour. 
  • Si la gauche pourrait gagner à l'issue d'un second tour serré, son score serait à observer de très près. Une victoire sans majorité au Conseil régional pourrait en effet être envisageable. 
  • Parce que le Rassemblement National pourrait créer la surprise : une victoire de justesse est tout à fait possible mais cela dépendra aussi de l'impact sur la dynamique de campagne des polémiques qui entourent Julien Odoul. 
  • Parce que LREM est à un niveau relativement élevé : cela pourrait être une opportunité pour la majorité présidentielle de s'ancrer davantage dans les territoires si elle se maintient au second tour et obtient ainsi des sièges au Conseil de région. Un maintien qui pourrait toutefois faire débat car cela pourrait faciliter une victoire du RN.
 

 

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