Mise à jour : 28 mai 2021
Contexte et enjeux
La région Centre Val-de-Loire est restée à gauche en 2015 à l'issue d'une triangulaire très serrée entre la liste d'union de la gauche conduite par François Bonneau (35.42%), la liste LR conduite par Philippe Vigier (34.58%) et celle du Rassemblement national (30%).
Alors que la gauche préside la région depuis vingt-trois ans, le président actuel François Bonneau (PS et en poste depuis 2007) se représente, soutenu par le Parti communiste, avec une liste presque intégralement renouvelée mais sans l'appui des forces de gauche et des écologistes qui ont décidé de partir séparément au 1er tour.
Portée notamment par leur victoire aux dernières municipales à Tours, les écologistes partiront de leur côté comme en 2015 mais avec le soutien de Génération.s et de la France insoumise. Le ton est néanmoins plus offensif à l'égard de ceux avec lesquels ils font alliance au Conseil régional. Leur tête de liste a ainsi déclaré qu'il espérait « que l'originale sera choisie, et non pas les copies » en réaction avec les prises de position écologistes du candidat socialiste.
La liste LR nourrit également l'espoir d'accéder à la présidence de la région avec Nicolas Forissier (député LR de l'Indre) comme tête de liste alors qu'il avait été, au départ, question que cela soit le député Guillaume Peltier. Jugé « macron-compatible », Nicolas Forissier selon ses dire voudrait « rassembler la droite et le centre ». S'il espère une alliance avec le parti présidentiel entre les deux tours en sa faveur, celle-ci est loin d'être évidente.
Marc Fesneau, ancien président du groupe MoDem à l'Assemblée nationale et actuel ministre chargé des relations avec le Parlement conduira la liste pour La République en marche qu'il entend bien positionner dans un duel avec les écologistes pour pouvoir l'emporter. Maire et conseiller régional du Loir-et-Cher, il espère pouvoir tirer profit de son implantation locale pour remporter la région qui reste l'une des favorites pour la majorité actuelle.
Enfin, c'est Alksandar Nikolic, 34 ans, qui conduire la liste RN. Il affiche une ambition sans nuance : remporter la région en faisant campagne sur la sécurité notamment. La tête de liste clame qu'ils (le RN) sont « les seuls à pouvoir avoir un projet pour rendre notre région plus sûre ». Le parti de Marine Le Pen dispose d'une solide assise dans la région : il était arrivé en tête dans la région au premier tour de la présidentielle de 2017 et aux européennes de 2019.
Au final, la gauche et la droite partent en ordre dispersé face au RN.
Ce que disent les sondages
Un sondage d'intentions de vote réalisé mi-mai par nos confrères d'Ipsos apporte deux éclairages : l'issue de ce scrutin est ouverte et une victoire du RN serait tout à fait envisageable.
Au 1er tour, Le Rassemblement National – et sa tête de liste Alksandar Nikolic – arriverait en tête (et largement) avec 28% des voix. Un score proche de celui obtenu en 2015 (30%) et qui fait échos aux principales préoccupations des habitants de la région : la délinquance est le premier sujet de préoccupation des habitants (34% des répondants la placent dans leurs trois premières préoccupations).
7 points derrière, on retrouve la liste de la majorité présidentielle et du MoDem, qui obtiendrait 21% des suffrages exprimés. Un score élevé pour ce nouvel arrivant sur la scène politique régionale. Marc Fesneau semble s'appuyer sur un électorat macroniste, et se positionne en éventuel rassembleur de la droite et du centre en captant plus d'un quart des électeurs Fillon de 2017 (28%).
Malgré un bilan de mandature qui est jugé positif par une majorité d'habitants (63%), la liste du président sortant arrive, elle, en troisième position avec 19% des voix. C'est 5 points de moins qu'en 2015.
Suivent ensuite la liste LR et UDI (16% des voix) en net recul par rapport à 2015 (26%) et celle d'EELV, LFI, Génération.s avec 11% des voix (contre 6.6% en 2015).
4 listes seraient donc en position de se maintenir pour le 2nd tour.
Au second tour, la liste du Rassemblement national pourrait l'emporter de justesse grâce à une quadrangulaire : dans l'hypothèse d'une union de la gauche et des écologistes autour du président sortant, le RN serait en tête avec 30% (29% pour la liste d'union de la gauche, 25% pour la LREM et 16% pour LR). Un résultat qui serait sensiblement le même en cas d'union de la gauche derrière les écologistes.
Pourquoi la suivre
- Face à une gauche et une droite divisées et en absence de front républicain, cette région pourrait basculer dans le giron du Rassemblement national. La surprise du scrutin pourrait donc venir de cette région !
- Pour espérer l'emporter, LR et LREM sont condamnés à une alliance. Sans parler de la question de la tête de liste, une telle union ne manquerait pas d'alimenter le débat autour de la ligne politique de LREM et de son ancrage à droite.
- Enfin, en cas d'union entre la gauche et les écologistes, cette région pourrait néanmoins rester dans le giron du Parti socialiste.
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