Top 5 de l’actualité RP & Com | Novembre 2021

Au menu de notre Top 5 RP & Com de novembre : la naissance de l'organisme de gestion collective des droits voisins de la presse, le pluralisme des médias en France, des nouvelles du New York Times, un accord entre TikTok et Amazon, ainsi que la collaboration marques-influenceurs sur Instagram. Bonne lecture !
26 novembre 2021
2021 - Monthly RP
Gwenaelle Lepeltier
Gwenaëlle
LEPELTIER

Chef de Projet Editorial - Revues de Presse, Division Media

Malik
BOUDRAA

Ambre Limousi
Ambre
LIMOUSI

Senior International News Editor, Division Media

Droits voisins : l’organisme de gestion collective pour la presse voit le jour

L'organisme de gestion collective (OGC) destiné à négocier les droits voisins de la presse avec les géants du numérique a vu le jour mardi 26 octobre, a annoncé la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) qui en assurera la gestion, indique notamment Stratégies. Cet organisme sera présidé par Jean-Marie Cavada.

Dans un communiqué, la Sacem a souligné que cette « Société des droits voisins de la presse » (DVP) va « doter l'ensemble des acteurs de la presse de l'outil collectif indispensable à la négociation, la collecte et la répartition des droits voisins des éditeurs et agences de presse ». Outre son président, le conseil d'administration de la DVP comptera une quinzaine de membres, dont des représentants de l'AFP, du Point, de France Télévisions ou encore de L'Equipe.

La France a été le premier pays de l’Union Européenne à transposer le droit voisin, créé par une directive européenne en 2019, mais les éditeurs de presse peinent malgré tout à le faire appliquer. Mi-juillet, l'Autorité de la concurrence a ainsi infligé une amende de 500 millions d'euros à Google, lui reprochant notamment de ne pas avoir négocié « de bonne foi » avec les éditeurs.

Selon Jean-Marie Cavada, « la création de cet organisme de gestion collective constitue une étape décisive pour la reconnaissance effective d'un juste partage de la valeur entre les éditeurs et agences de presse et ces nouveaux acteurs du numérique qui jusqu'à présent profitaient de manière indue des contenus produits par la presse ». Cette annonce fait suite à l’accord avec l’Apig (Alliance de la presse d'information générale) et une partie de la presse quotidienne française, annoncé par Facebook, sur le volet des droits voisins. Quelques semaines plus tôt, des accords du même type avaient déjà été signés avec Le Monde et Le Figaro, rappelle Stratégies.

Dans un entretien pour Le Point, Jean-Marie Cavada désigne les Gafa comme « des prédateurs de démocratie » et détaille son combat pour une juste rétribution de l'utilisation des contenus par les géants numériques. « On ne peut plus se soustraire à l’idée que la presse, qui fournit des contenus et dépense de l'argent pour les produire, doit recevoir une juste rétribution par les plateformes numériques qui empruntent ses contenus pour faire fortune. C'est un droit. Pour éviter que cette discussion ne prenne des allures de négociations de marchands de tapis, il fallait un organisme légitime pour collecter au nom du plus grand nombre », explique-t-il. Jean-Marie Cavada souligne que « ce n’est pas la peine de parler de souveraineté si on n’est pas capable de l’organiser et de la financer… L’Union européenne et la France doivent d’abord créer les conditions fiscales d’un financement privé massif du numérique. Le jour où vous aurez des entreprises européennes qui seront de vrais concurrents des Gafa, leurs comportements changeront ». En clair, il n'est pas trop tard !

Le gouvernement planche sur le sujet du pluralisme dans les médias

Le gouvernement a lancé en septembre une mission visant à faire le point – et potentiellement à faire évoluer – les règles visant à limiter la concentration dans le secteur des médias, a révélé Capital, une information reprise par La Tribune ou encore Les Echos.

Ces réflexions, confiées aux cheffes de service de l’inspection générale des finances et des affaires culturelles, n’ont fait l’objet d’aucune communication officielle, relève La Tribune – l’initiative est justifiée par les mouvements de concentration dans le paysage audiovisuel français. La fusion entre TF1 et M6 est d’ailleurs mentionnée dès le premier paragraphe de la lettre de mission. Alors que les mouvements de concentration sont accompagnés pour permettre aux groupes de médias de perdurer, les recettes publicitaires sont de plus en plus capturées par les acteurs du numérique, et la consolidation risque « de porter atteinte au pluralisme des opinions ».

Cette lettre pointe « les lacunes du dispositif sectoriel anti-concentration en vigueur », dans l’audiovisuel et dans la presse, laquelle n’appréhende toujours pas le numérique. « Ces règles ne tiennent pas compte des phénomènes de concentration verticale des activités de production, de diffusion, de distribution de contenus culturels et de télécommunications », ajoute-t-elle. Cette mission ne porte pas sur la régulation concurrentielle des médias, assurée par l’Autorité de la concurrence, mais vise à étudier les dispositifs existants visant à encadrer la concentration des médias et à suggérer des corrections, seulement « au regard de l’objectif constitutionnel de sauvegarde du pluralisme des courants d’expression socioculturels de diffusion de l’information ».

Les conclusions de cette mission, attendues « avant la fin de l’année », ne bouleverseront pas les grandes manœuvres actuelles. Interrogé par Capital, le ministère de la Culture souligne que les deals TF1-M6 ou le rachat de Lagardère par Vivendi seront étudiés à droit constant. A quelques mois de la présidentielle, certains évoquent un désir de couper court aux critiques, notamment au Parlement, qui reproche à la loi audiovisuelle tronquée par la crise sanitaire de ne pas avoir abordé ces sujets, indiquent Les Echos.

Par ailleurs, Les Echos et La Lettre de l’audiovisuel indiquent que les détracteurs de la fusion TF1-M6 tentent de déployer une contre-offensive. Selon les informations obtenues par le journal, Iliad (maison mère de Free) aurait envoyé une demande à Bruxelles afin que l'opération soit examinée par les services de la concurrence de la Commission européenne ; Canal+ réfléchirait à faire de même. L'Autorité de la concurrence indique toutefois que l'opération est bel et bien de compétence française – une analyse partagée par la Commission européenne. Toutefois, rien n’empêche Bruxelles de surveiller le dossier de près et de mettre – plus ou moins ouvertement – en garde le gendarme français de la concurrence qu'il risquerait de se décrédibiliser et de perdre ensuite la main sur d'autres dossiers s'il n'était pas assez rigoureux sur ce projet de fusion. D’autant que cette opération, qui pourrait aboutir à la redéfinition de ce qu'est le marché pertinent pour la publicité, pourrait créer un précédent à l'échelle européenne, soulignent Les Echos.

Abonnés numériques : le New York Times poursuit sa conquête

Selon son PDG, Meredith Kopit Levien, le New York Times a franchi le seuil du million d'abonnés numériques à l'étranger, indiquent Le Figaro et Les Echos

Au total, le groupe a gagné 455 000 abonnés numériques entre juillet et septembre et compte désormais 8,4 millions d'abonnés payants, dont 90 % uniquement en ligne, se rapprochant de son objectif de dix millions d’ici 2025. « Nous pensons toujours qu'il existe dans le monde au moins cent millions de personnes parlant l'anglais et ayant fait des études supérieures qui sont prêtes à payer pour du journalisme de qualité », a expliqué lors de la présentation de ces résultats Meredith Kopit Levien – elle entrevoit encore une marge de croissance pour le quotidien hors Etats-Unis.

Sur un an, le chiffre d’affaires du groupe a augmenté de 19 %, pour s’établir à 509 millions de dollars, une performance tirée par un rebond de 40 % des revenus provenant de la publicité et une hausse de 28 % des abonnements numériques. Le New York Times démontre aussi qu’il est capable de fidéliser ses lecteurs en augmentant les prix de certaines offres promotionnelles lancées l’année dernière lorsque l’enjeu était d’attirer des publics, largement confinés, désireux de suivre l’actualité de l’élection américaine.

Toutefois, l’érosion des ventes papier continue et un ralentissement de la croissance des revenus est attendu pour le dernier trimestre. Pour la première fois cette année, le New York Times devrait tirer du papier moins de la moitié de ses revenus liés aux abonnements, tandis que le nombre d’abonnés aux éditions physiques est, également pour la première fois, passé sous la barre des 800,000 personnes.

TikTok s’invite sur nos télés avec Amazon et fait sa promo en France

L’ADN et Tech Crunch indiquent que TikTok a signé un accord avec Amazon pour diffuser ses vidéos directement sur nos télés, afin de multiplier les vues en séduisant toute la famille et concurrencer YouTube. Pour cela, TikTok a conçu une nouvelle application dédiée et compatible avec la Fire TV d'Amazon, qui donnera accès aux onglets habituels de TikTok, et permettra également de se voir servir un flux continu de vidéos. Disponible depuis le début du mois au Canada et aux États-Unis, le service n'est pas encore accessible en Europe.

« Plus besoin de tous s’agglutiner autour d’un téléphone portable pour profiter des dernières vidéos virales ; depuis votre Fire TV, vous pouvez regarder et découvrir toutes vos vidéos TikTok préférées », aurait déclaré Amazon pour annoncer le lancement de ce nouveau service. Pour Daniel Rausch, Vice-Président Entertainment Devices & Services chez Amazon, ces formats courts font partie de « la consommation de base des foyers ». A noter : TikTok n'en est pas à son coup d'essai, puisque l'application classique TikTok est déjà disponible sur Google TV, Android TV, et certains appareils Samsung.

Cette préemption de la télévision, écran fédérateur pour les familles, par les contenus web, soulève de nombreuses questions, dont celle trop souvent négligée des appareils, souligne L’ADN. Pour certains, c'est même autour de la maîtrise des télécommandes que pourrait se cristalliser la lutte autour de notre temps de cerveau disponible, alors qu’elles pourraient, à terme, être remplacées par des équivalents proches des joysticks. Face à des acteurs globaux tels qu'Amazon et TikTok, les diffuseurs locaux vont devoir lutter pour rester visible : la lutte pour les audiences se jouera (aussi) sur des fonctionnalités hardware, note L’ADN.

Par ailleurs, TikTok déploie – depuis le 27 octobre et jusqu’au 28 novembre – une nouvelle campagne de marque spécifiquement conçue pour le marché français, autour de la signature « Découvrez par vous-même », comme il l’avait indiqué à CB News. La nouvelle signature, qui vise à accompagner le développement du réseau social en France, est une invitation faite à tous les Français à venir expérimenter « la grande diversité de contenus et de créateurs qui font de TikTok une plateforme unique de découverte », a indiqué le réseau social alors qu’il vient d’ouvrir des bureaux à Paris.

« C'est à la fois l'occasion de célébrer notre troisième anniversaire sur le marché français et de valoriser la richesse et la créativité incroyable de notre communauté locale. En trois ans, nous avons été stupéfaits par l'incroyable diversification des profils et contenus présents sur TikTok. De la musique au sport, en passant par l'Histoire ou le jardinage, la découverte et l'apprentissage sont au cœur de l'expérience TikTok. C'est ce message que nous voulons porter haut et fort au travers de cette ambitieuse campagne de marque et inviter les Français à découvrir par eux-mêmes l'application », a déclaré Sarah De Moy, directrice marketing TikTok France.

Instagram lance des outils pour la collaboration marques influenceurs

Instagram prévoit de nouvelles fonctionnalités pour faciliter les partenariats entre marques et créateurs. Selon le Blog du Modérateur, les marques bénéficieront de plusieurs catégories lors de leurs recherches pour réaliser des campagnes avec des créateurs : « Souhaitent collaborer avec vous », «Vous ont suivi ou vous ont taggué », « Suggérés pour vous ». Instagram souhaite également ajouter une nouvelle section de messages au sein des DM qui sera exclusivement dédiée aux messages de partenariat, afin de faciliter la gestion des sollicitations et des collaborations entre créateurs et marques. Ces fonctionnalités sont, pour le moment, testées sur un panel restreint de créateurs et de marques aux États-Unis.

D’autre part, il sera bientôt possible de monétiser les vidéos courtes Reels, avec une mention « Sponsorisé ». Pour les créateurs qui utilisent le programme d’affiliation natif d’Instagram, le réseau social souhaite proposer la possibilité d’ajouter une vitrine à leur profil pour partager leurs produits favoris à leur communauté et ainsi toucher une commission pour les achats qu’ils produisent.

Par ailleurs, le Blog du Modérateur rapporte que tous les utilisateurs, même ceux qui ont moins de 10 000 abonnés, peuvent désormais utiliser le sticker Lien dans leur story. Il remplace le célèbre « Swipe Up », autrefois réservé aux influenceurs, qu’on pouvait voir dans les stories et qui permettait de renvoyer à un site internet en dehors d’Instagram. Ces derniers mois, le réseau social avait commencé à tester le sticker Lien mais seulement auprès des comptes de plus de 10 000 abonnés. Instagram avertit toutefois : les comptes qui partagent à plusieurs reprises des éléments tels que des propos haineux ou des fake news, ou tout autre contenu qui enfreint les règles communautaires, n’auront pas accès au sticker Lien.

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