COVID-19 : Perceptions et comportements dans les pays du G7 (vague 2)

Quoique relativement épargnés par rapport aux Italiens et Américains, 31% des Français constatent un impact de la crise sur leurs revenus personnels.
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COVID-19 : Perceptions et comportements dans les pays du G7
Emmanuel Rivière
Emmanuel
Rivière

Directeur des études internationales et du Conseil politique, Kantar Public

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Pour autant, comme les autres citoyens des pays du G7, ils privilégient la santé sur l’économie et ne s’attendent pas à un retour rapide à la normale

Kantar, leader mondial des études et du conseil, publie les résultats de la 2e vague de son étude sur l’impact du coronavirus, menée dans l’ensemble des pays du G7 (Canada, France, Allemagne, Japon, Italie, Grande-Bretagne, États-Unis) du 9 au 13 avril. Elle montre notamment que les niveaux des jugements à l’égard des actions menées par les gouvernements fléchissent et sont quasi également partagés entre satisfaction et désapprobation.

Actions menées par les gouvernements

Au sein des pays du G7, l’approbation des opinions à l’égard des réponses apportées par les gouvernementsà la pandémie atteint 50% (-4). Les niveaux les plus faibles sont enregistrés aux Etats-Unis (46%, -7), en France (43%, -18) et au Japon (30%, -5).

Alors que la pandémie progresse, les jugements à l’égard des actions menées par les gouvernements sont quasi également partagés entre satisfaction et désapprobation :

  • Concernant lafaçon dont le gouvernement réagit à l’épidémie, 42% des citoyens du G7 jugent que les mesures mises en place sont relativement appropriées, tandis que 44% estiment qu’elles ne vont pas assez loin. En France, ces niveaux s’établissent respectivement à 42% et à 47%
  • C’est au Japon que l’opinion est la plus sévère, 74% des individus estimant que les mesures prises par leur gouvernement ne vont pas assez loin.

Le niveau de confiance dans la capacité des gouvernants des pays du G7 à prendre de bonnes décisions est en baisse : 54% (-5) leur font confiance, contre 40% (+5). En France, ce niveau de confiance baisse fortement et tombe à 49% (-14).

En matière d’équilibre protection de la santé et soutien à l’économie,plus du tiers des citoyens du G7 (36%, +7) estiment que leurs gouvernements mettent trop l’accent sur la protection de l’économie du pays, et pas assez sur celle de la santé des individus. A l’inverse, 19% (=) jugent qu’ils mettent trop l’accent sur la protection de la santé, et pas assez sur celle de l’économie. Un tiers (33%, -4) estiment qu’il assure un bon équilibre entre les deux.

En France, 38% (+6) des interviewés estiment que le gouvernement met trop l’accent sur l’économie, 16% (+2)  sur la santé, 32% (-13) jugeant l’équilibre économie-santé assuré.

Situation financière des ménages

72% (+1) des citoyens du G7 estiment que leur revenu personnel a déjà été impacté ou le sera. Les niveaux les plus élevés sont enregistrés en Italie (85%, =), Canada (77%, +2) et aux Etats-Unis (75%, =). En France, cette proportion s’élève à 69% (+3), dont 31% constatent déjà cette baisse.

Et l’après-crise ?

  • Un quart des citoyens du G7 (26%) jugent qu’une fois passée la crise du coronavirus, la manière dont les individus vivent leur quotidien sera complètement différente. C’est en Italie (34%) que ce niveau est le plus élevé.
  • Pour ce qui est de l’économie du pays, 38% des individus pensent que l’économie de leur pays sera complètement différente, une fois la pandémie passée – ils sont 55% en Italie.
  • Un quart des citoyens du G7 (24%) estiment que leur système national de sécurité sociale sera complètement différent après la crise. C’est en Italie (30%) et aux États-Unis (29%) que ces taux sont les plus élevés.
  • Au sein des pays du G7, seulement 21% pensent que le retour à un mode de vie normal s’effectuera d’ici avril, mai ou juin. 70% jugent qu’il prendra plus de temps.

Coopération internationale et Union européenne

  • En matière de coopération internationale pour lutter contre la pandémie, 51% des citoyens du G7 (-4) la jugent très ou assez bonne. Les plus hauts niveaux se trouvent en Grande-Bretagne (63%, +1), au Canada (59%, -12) et aux États-Unis (59%, -6).
  • 52% des citoyens européens du G7 font confiance à l’Union européenne pour prendre dans le futur les bonnes mesures concernant la lutte contre le coronavirus
  • 43% des Européens estiment que l'Union européenne sera plus faible lorsque l'épidémie sera terminée, contre 19% plus forte, 27% jugeant qu’il n’y aura pas de changement pour elle.

« Plus sévères que le mois dernier avec leurs gouvernants et plus indulgents avec leurs concitoyens, les Français sont surtout, à l’instar des autres habitants du G7, très habitués aux mesures de confinement qu’ils subissent depuis plusieurs semaines, déclare Emmanuel Rivière, Kantar, DG France de la division Public. Alors même que l’impact financier se fait sentir, plus de 40% estiment que ces mesures ne vont « pas assez loin » confirmant que pour nos sociétés, la santé prime avant tout. A cet égard, le déconfinement pourrait être plus difficile à gérer que le confinement. »

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